Le départ d’un influenceur basé à Dubaï ne relève pas toujours d’une simple stratégie d’image ou d’une envie d’ailleurs. Certains profils transforment l’exil fiscal en tremplin pour des initiatives inattendues, loin des projecteurs traditionnels.
Amina Galal, figure montante du secteur, s’appuie sur une trajectoire peu commune, marquée par un engagement affirmé et une vision multiculturelle de la mode. Son ascension rapide et sa capacité à fédérer des communautés diverses redéfinissent les codes d’une industrie en quête de sens et d’ouverture.
Amina Galal, une figure montante de la mode engagée et multiculturelle
Oubliez les clichés sur le parcours-type d’un influenceur parti de Dubaï. Ici, pas de fuite dorée ni de simple quête d’optimisation. Amina Galal, créatrice franco-marocaine, impose un style qui tranche, bien loin de l’ostentation. Elle fait voler en éclats les modèles fatigués de l’influence made in Dubaï, où les privilèges fondent et le marché s’écroule. Autrefois terre promise, la ville voit aujourd’hui ses stars migrer vers Bali ou revenir sur le sol français, portées par un besoin d’authenticité et de profondeur.
Chez Amina Galal, ce changement de cap devient acte fondateur. Elle s’ancre dans une dynamique européenne, mais ne renie aucune des cultures qui l’ont inspirée. Sa communauté ne veut plus d’une influence hors-sol, mais d’un engagement tangible. L’industrie bascule : raconter une marque ne consiste plus à exhiber le luxe, mais à incarner une identité plurielle, consciente, presque militante.
Pour comprendre ce basculement, quelques tendances s’imposent :
- Les marques s’ouvrent à des talents comme Amina Galal, qui valorisent la diversité et les savoir-faire hybrides.
- L’expérience multiculturelle devient moteur d’une esthétique qui relie la France, l’Europe, mais aussi d’autres horizons.
- La mode engagée se distingue désormais comme un choix, loin du simple argument commercial.
La génération téléréalité, longtemps piégée dans le modèle Dubaï, cède la place à des créateurs et créatrices pour qui l’influence se conjugue au pluriel : impact culturel, engagement social, hybridation des cultures. Le parcours d’Amina Galal en est la preuve vivante. La mutation est profonde, le secteur de l’influence se réinvente sous nos yeux.
Quel parcours pour imposer une vision nouvelle de la mode ?
Oser quitter Dubaï, ce n’est pas choisir la voie la plus simple. Là où d’autres, comme Julia Paredes, Giovanni Bonamy ou Hillary Vanderosieren, filent vers Bali, Amina Galal trace sa route ailleurs. Le décor change à vue d’œil : revenus en berne, fiscalité moins avantageuse, prix de l’immobilier en explosion. Le jeu s’est déplacé, les règles aussi.
Pour donner un aperçu des bouleversements en cours, voici quelques réalités qui s’imposent :
- Les revenus s’effondrent pour les influenceurs traditionnels.
- Les privilèges fiscaux ne suffisent plus à retenir les talents.
- Le marché immobilier, dopé par une clientèle fortunée, chasse les profils classiques.
Rym Renom explore désormais le bien-être à travers des retraites, Olivia Kugel prend ses distances avec la ville, et la France réapparaît comme terre d’innovation. Désormais, la course à la visibilité laisse la place à la singularité. Amina Galal s’impose comme pionnière d’une vision hybride, entre Paris, Marrakech et New York, loin des parcours balisés à la Nabilla ou Jessica Thivenin, attachées au modèle bling-bling de Dubaï.
Le secteur évolue rapidement :
- Dès 2023, le modèle économique dubaïote s’est effrité pour les influenceurs installés.
- Bali séduit, mais la saturation guette déjà.
- Les nouveaux créateurs préfèrent une histoire authentique à une étiquette de marque.
Le marché européen s’adapte. Les distinctions ne récompensent plus la quantité d’abonnés, mais la capacité à faire émerger une nouvelle histoire dans la mode. La France se fait à nouveau laboratoire, les créateurs privilégient le sens et l’impact culturel à la simple exposition médiatique.
Les Golden Cards : un levier d’inclusion et d’innovation dans la mode
Longtemps, la course à la visibilité dominait le monde de l’influence. Les Golden Cards changent la donne : ces distinctions haut de gamme redéfinissent qui entre dans la lumière. Désormais, ce n’est plus une question de chiffres, mais d’originalité et de diversité. Une nouvelle génération de talents émergents fait irruption, déterminée à imposer une créativité sans frontières.
Depuis la loi du 9 juin 2023 encadrant le métier d’influenceur à Dubaï, le modèle s’essouffle. Les Golden Cards prennent la relève, ouvrant les portes des prix prestigieux et des collaborations internationales à ceux qui apportent une vision nouvelle. Istanbul, Paris, Milan : toutes les grandes places de la mode observent ce mouvement de fond.
Voici ce que ces Golden Cards transforment dans l’industrie :
- La représentation multiculturelle prend le pas sur la standardisation.
- Des profils jusque-là marginalisés accèdent à la scène mode.
- Obtenir une Golden Card, c’est décrocher un passeport pour les jurys, les prix et les événements les plus convoités.
L’envolée des loyers à Dubaï, alimentée par l’arrivée de riches expatriés russes, a bouleversé le paysage. Les influenceurs classiques s’éloignent, tandis que les blogueurs professionnels et infopreneurs, moins dépendants des placements de produits, s’ancrent. La Golden Card devient pour eux un sésame : elle met l’accent sur la qualité, l’engagement, l’innovation. Elle ouvre, redistribue, et fait émerger des voix trop longtemps restées dans l’ombre.
Quand l’influence digitale devient moteur de changement social
Le décor de l’influence a changé. Finies les stories ostentatoires sur fond de gratte-ciel : une nouvelle narration s’installe. Les influenceurs français délaissent Dubaï, jadis synonyme d’avantages fiscaux, pour explorer Bali et d’autres horizons. Derrière ce choix, un besoin de bien-être et d’authenticité qui prend le pas sur la simple quête de notoriété ou de contrats.
Le storytelling se réinvente, la hyperconsommation recule. L’influence digitale devient un terrain d’engagement. L’exemple de Booba pèse : en dénonçant les placements de produits frauduleux, il a accéléré la transformation du secteur. Bali séduit une vague de créateurs digitaux désireux de vivre autrement. Mais le revers existe : l’île subit à son tour la pression du surtourisme et la récupération commerciale du spirituel. Le bien-être se monnaye, la spiritualité devient argumentaire.
Ce mouvement se traduit par plusieurs évolutions concrètes :
- Les réseaux sociaux servent désormais de tremplin à l’engagement, pas seulement à la promotion de marques.
- Le cadre légal se resserre, mais le public demande aussi plus de sincérité et de transparence.
- L’exode des influenceurs vers Bali soulève des questions sur la viabilité de ces nouveaux modèles.
Le regard français a changé. Longtemps spectatrice, la France analyse aujourd’hui ces dynamiques avec une distance critique. Le public ne se contente plus d’images soignées : il réclame du sens, un positionnement clair, une promesse d’impact social. L’influence, hier simple vitrine, devient le miroir d’une société en mouvement. À chaque départ, une page se tourne, et la suivante s’écrit déjà ailleurs.


